La Dîme : Une Obligation Ancienne, Toujours Valable pour les Chrétiens d’Aujourd’hui ?

Dans le milieu chrétien, la question de la dîme suscite de nombreux débats. Certains estiment que la dîme n’est plus une obligation pour les chrétiens aujourd’hui, puisqu’elle est issue de la Loi mosaïque. Sous la grâce, nous serions dispensés de cette pratique, et certains ajoutent même que Jésus, par Son sacrifice à la Croix, a tout payé, rendant la dîme non nécessaire.

Cependant, beaucoup pensent que la dîme transcende l’Ancien Testament et conserve sa place dans la dispensation de la grâce. Pour eux, la dîme n’est plus une obligation légale, mais un acte de foi et de gratitude que tout chrétien, en son âme et conscience, est appelé à apporter à Dieu. Analysons ensemble ce principe à la lumière des Écritures pour mieux comprendre son origine, sa signification, et sa pertinence actuelle.

Qu’est-ce que la dîme ?

Le mot « dîme » vient de l’hébreu, signifiant « dixième ». Dans l’Ancien Testament, il désigne un dixième des récoltes ou des biens, destiné aux Lévites, la tribu de prêtres en Israël, pour leur subsistance. Lévitique 27:30 indique :

« Toute dîme de la terre, soit des récoltes de la terre, soit des fruits des arbres, appartient à l’Éternel; c’est une chose consacrée à l’Éternel. »

Cette pratique faisait partie des lois cérémonielles et civiles, assurant l’entretien du temple et soutenant ceux qui servaient Dieu.

La Dîme Avant la Loi de Moïse

La dîme précède la Loi mosaïque. En Genèse 14:18-20, Abraham, après sa victoire, donne la dîme à Melchisédek, roi de Salem et sacrificateur du Dieu Très-Haut :

« Melchisédek, roi de Salem, fit apporter du pain et du vin : il était sacrificateur du Dieu Très-Haut. Il bénit Abram, et dit : Béni soit Abram par le Dieu Très-Haut, maître du ciel et de la terre ! Béni soit le Dieu Très-Haut, qui a livré tes ennemis entre tes mains ! Et Abram lui donna la dîme de tout. »

Ce passage montre que la dîme n’était pas seulement une question de loi, mais aussi un acte de reconnaissance et de foi en Dieu.

La Dîme dans la Loi de Moïse : Une Obligation

Sous la Loi mosaïque, la dîme devient un commandement formel pour Israël. Dieu ordonne au peuple d’apporter un dixième de leurs ressources pour soutenir les Lévites. En Nombres 18:21, il est dit :

« Aux fils de Lévi, voici : j’ai donné comme héritage toutes les dîmes en Israël, pour le service qu’ils font, le service de la tente d’assignation. »

Cette obligation perdura jusqu’au temps de Jésus. En Matthieu 23:23 et Luc 11:42, Jésus critique les Pharisiens qui respectent scrupuleusement la dîme, mais négligent les aspects essentiels de la Loi, tels que la justice et la miséricorde. Cela montre que, bien que la dîme était respectée comme un devoir, elle ne doit pas devenir une simple formalité dépourvue de sens spirituel.

La Dîme : Une Loi Immuable Accompagnée de Promesses

La dîme s’inscrit parmi les lois éternelles et immuables. En Genèse 8:22, il est dit :

« Tant que la terre subsistera, les semailles et la moisson, le froid et la chaleur, l’été et l’hiver, le jour et la nuit ne cesseront point. »

Dans Malachie 3:10, Dieu fait une promesse exceptionnelle à ceux qui Lui apportent leurs dîmes :

« Apportez toutes les dîmes à la maison du trésor, afin qu’il y ait de la nourriture dans ma maison; mettez-moi de la sorte à l’épreuve, dit l’Éternel des armées. Et vous verrez si je n’ouvre pas pour vous les écluses des cieux, si je ne répands pas sur vous la bénédiction en abondance. »

Dieu invite ici Son peuple à Le mettre à l’épreuve, promettant d’ouvrir les écluses des cieux pour déverser des bénédictions en abondance. Il promet aussi de « réprimander le dévoreur » (Malachie 3:11), indiquant une protection particulière pour ceux qui obéissent. Cette promesse révèle que la dîme est bien plus qu’un simple don : elle est un geste de foi, libérant des bénédictions matérielles et spirituelles dans la vie de ceux qui la pratique.

La Dîme sous la Nouvelle Alliance : Un Acte Volontaire, mais Toujours Pertinent

Avec l’arrivée de la Nouvelle Alliance, la dîme n’est plus imposée comme une obligation légale, mais le principe de générosité demeure au cœur de l’enseignement chrétien. Paul, dans 1 Corinthiens 16:2, encourage les croyants à donner :

« Que chacun de vous, le premier jour de la semaine, mette à part chez lui ce qu’il pourra, selon sa prospérité. »

Sous la grâce, le don est un acte volontaire qui émane d’un cœur libre. En 2 Corinthiens 9:7, il est écrit : « Que chacun donne comme il l’a résolu en son cœur, sans tristesse ni contrainte, car Dieu aime celui qui donne avec joie. »

La dîme, bien qu’elle ne soit plus un commandement strict, reste un devoir moral et spirituel que chaque chrétien est encouragé à accomplir avec foi. Dieu attend de nous que nous Lui offrions généreusement. En donnant la dîme avec un cœur sincère, nous activons les promesses divines et nous ouvrons la voie à des grâces abondantes.

La Dîme : Un Appel à Aller au-delà de la Loi

Sous cette « alliance plus excellente » (Hébreux 7:22 ; 8:6), les chrétiens sont appelés à aller au-delà de la simple question de la dîme. Si les Israélites apportaient un dixième de leurs biens sous la Loi, combien plus les chrétiens, sous la grâce, sont-ils encouragés à donner avec libéralité et foi ? Nous sommes invités non seulement à apporter la dîme, mais à dépasser cette notion, en consacrant tout ce que nous avons à Dieu, non pas par contrainte, mais par amour.

En Conclusion

Bien que la dîme ait évolué de l’obligation légale à un devoir libre et volontaire, elle reste un moyen de démontrer notre engagement envers Dieu. C’est un privilège d’honorer Dieu par nos dons, en témoignage de notre foi et de notre amour. Et en accomplissant ce devoir, nous avons la promesse que Dieu ouvrira les écluses des cieux pour déverser Ses bénédictions.

Cet article a 2 commentaires

  1. Aristide

    Merci pour cette publication enrichissante

  2. Laura

    merci Pour ce texte qui était profond.

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