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Paul Autorisait-il la Polygamie pour des non évêques dans 1 Timothée 3:2-7 ?

Dans les épîtres à Timothée et Tite, l’apôtre Paul donne des directives pour les qualifications des dirigeants de l’Église.

« Il faut donc que l’évêque soit irréprochable, mari d’une seule femme, sobre, modéré, réglé dans sa conduite, hospitalier, propre à l’enseignement. Il ne doit pas être adonné au vin, ni violent, mais indulgent, pacifique, désintéressé. Il faut qu’il dirige bien sa propre maison et qu’il tienne ses enfants dans la soumission et dans une parfaite honnêteté; car si quelqu’un ne sait pas diriger sa propre maison, comment prendra-t-il soin de l’Église de Dieu? Qu’il ne soit pas nouvellement converti, de peur que, enflé d’orgueil, il ne tombe sous le jugement du diable. Il faut aussi qu’il reçoive un bon témoignage de ceux du dehors, afin de ne pas tomber dans l’opprobre et dans les pièges du diable. »
1 Timothée 3:2-7

« S’il se trouve quelqu’un d’irréprochable, mari d’une seule femme, ayant des enfants fidèles, qui ne soient ni accusés de débauche ni rebelles.« 
Tite 1:6

L’interprétation de ces deux passages précités a parfois conduit à l’idée que Paul aurait implicitement autorisé la polygamie pour ceux qui ne sont pas des évêques ou dirigeants de l’Église. Plusieurs chrétiens partagent cet avis et croient fermement que la polygamie est une interdiction spécifique pour les personnes qui aspirent à une charge d’évêque, tandis que pour un chrétien lambda, la polygamie ne serait pas interdite et resterait une option possible.

Une Analyse Superficielle

Que dit exactement 1 Timothée, chapitre 3, versets 2 à 7 ? : « Il faut donc que l’évêque soit irréprochable, mari d’une seule femme, sobre, modéré, réglé dans sa conduite, hospitalier, propre à l’enseignement… »

Nous voyons dans ce passage que l’apôtre Paul énumère un ensemble de qualités morales et de comportements qu’un évêque doit posséder. Il ne s’arrête pas uniquement à l’exigence d’être « mari d’une seule femme« , mais il cite également plusieurs autres qualités, telles que l’irréprochabilité, la sobriété, la modération, la conduite exemplaire, l’hospitalité et la capacité d’enseigner.

Les personnes qui concluent que Paul autoriserait la polygamie pour les non-évêques se concentrent uniquement sur la qualité de « mari d’une seule femme » et ignore le reste du passage.

Si l’on appliquait cette logique, il faudrait également dire que les autres qualifications énumérées dans ces versets ne s’appliquent qu’aux évêques.

Ainsi, si « mari d’une seule femme » signifie que les non-évêques peuvent être polygames, alors il faudrait aussi conclure que les non-évêques ont le droit d’être réprochables, de ne pas être modérés dans leur conduite, de s’adonner au vin, d’être violents, de ne pas être indulgents, de ne pas être pacifiques, d’être intéressés par le gain, de ne pas diriger correctement leur propre maison, et de ne pas tenir leurs enfants dans la soumission avec honnêteté.

En suivant cette logique, cela signifierait que tout ce qui est attendu des évêques la sobriété, la modération, la maîtrise de soi, l’hospitalité, la capacité d’enseigner, la non-violence, et la bonne gestion de la maison pourrait être ignoré par les autres membres de l’Église. Une telle interprétation serait non seulement déraisonnable mais aussi en contradiction flagrante avec l’esprit général des enseignements bibliques

Une telle interprétation légitimerait aussi des comportements que Paul condamne ailleurs dans ses lettres.

Cela montre que l’idée selon laquelle la polygamie serait implicitement permise pour les non-évêques repose sur une lecture incomplète et hors contexte.

Un Manque de Cohérence avec les Autres Enseignements de Paul

Un autre problème majeur avec cette interprétation est qu’elle entre en contradiction directe avec les autres enseignements de Paul sur le mariage. Par exemple, dans Éphésiens 5:22-33, Paul compare la relation entre un mari et sa femme à celle entre Christ et l’Église. Cette analogie repose sur une relation monogame et exclusive : de la même manière que Christ est uni à une seule Église, un mari est uni à une seule femme.

Il serait incohérent pour Paul de promouvoir la monogamie comme un idéal pour les évêques et en même temps d’autoriser la polygamie pour les autres croyants. Paul ne défend pas une double norme morale, où les dirigeants sont tenus à un standard plus élevé tandis que les autres peuvent adopter des comportements contraires à l’enseignement biblique.

Le Principe de l’Exemplarité

En 1 Timothée 4:12, Paul exhorte Timothée à être « un modèle pour les fidèles ». Cela montre que les évêques et les dirigeants de l’Église ne sont pas seulement appelés à respecter des règles spécifiques, mais à incarner des vertus chrétiennes que tous les croyants doivent imiter. Les exigences posées dans 1 Timothée 3:2-7 ne sont pas des règles réservées aux évêques, mais plutôt des exemples de vertus que tout chrétien devrait s’efforcer de suivre.

Conclusion

L’idée que 1 Timothée 3:2-7 et Tite 1:6 autoriseraient la polygamie pour les non-évêques est une interprétation erronée qui résulte d’une lecture décontextualisée de ces passages. Paul ne faisait pas une distinction morale entre les dirigeants de l’Église et les autres membres, mais il exigeait des dirigeants qu’ils soient des modèles de conduite chrétienne que tous les croyants sont appelés à suivre. En considérant l’ensemble des enseignements de Paul et du Nouveau Testament, il est évident que le mariage monogame est l’idéal chrétien, et cette norme s’applique à tous les croyants, sans exception.

Que Dieu vous bénisse !

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